La firme de Mountain View présidée par Sundar Pinchai, veut apporter plus de transparence aux utilisateurs européens et éclairer leur vote lors des élections européennes de mai 2019. Mais, qu’est-ce qui pousse le géant de la recherche qui capitalise 771,9 milliards d’euros d’actions, à agir ainsi ?
Google et l’Union Européenne
Le groupe ABC qui est la maison mère de, You Tube, Doubleclick et Google, est engagé dans trois dossiers juridiques avec la commission européenne. En effet, le moteur de recherche est accusé d’abus de position dominante par la commission présidée par Jean-Claude Junker.
Rappelons que Google, est le leader mondial de la publicité en ligne, capitalisant près de 80% des recettes publicitaires au détriment de ses concurrents Microsoft (Bing), Amazon et Apple.
Or, un autre GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), Facebook, est dans le viseur de Bruxelles pour avoir vendu les données de millions d’utilisateurs à la société Cambride Analytica. D’ailleurs par la suite, ces informations ont servi à manipuler l’électorat américain menant à l’élection de Donald Trump.
Voici un résumé des affaires en justice entre Google et la commission européenne :
- Affaire Adsense : le réseau d’annonces display de Google est accusé d’écarter la concurrence en ne respectant pas la loi antitrust, sachant que 3,3 milliards de requêtes sont tapées chaque jour sur le moteur de recherche. Par conséquent, l’UE considère qu’il y a abus de position dominante. En fait, la société californienne est accusée de mettre en avant ses annonces publicitaires via ses sites partenaires. Le problème étant qu’elle émet des clauses (exclusivité, placement premium) pour obliger ses partenaires de diffusion des annonces display, à ne pas diffuser des publicités de ses concurrents.
- Affaire Android : le système d’exploitation mobile pour smartphone de Google est utilisé par 80% des mobinautes dans le monde. Et toujours selon la commission européenne, la firme de Mountain View serait accusée de mettre en avant ses propres applications. Par ailleurs, elle inciterait les fabricants comme Samsung à les installer en priorité (exemple : Google Search au lieu de Bing Search).
- Affaire Google Shopping : en juin 2017, la commission européenne a infligé une amende 2,42 milliards d’euros à Google pour abus de position dominante. Notamment parce que le moteur de recherche placerait en avant son comparateur de prix « Google Shopping » au dépend des autres comparateurs de prix.
Toutes ces affaires ont aboutie par des amendes en milliards d’euros et l’obligation de mise en place d’actions de corrections. C’est peut-être pourquoi Google a décidé de montrer pate blanche via son annonce sur son blog concernant les élections européennes.
Améliorer l’image du géant de la recherche web
Note : les élections européennes auront lieue du jeudi 23 mai au dimanche 26 mai 2019. Elles sont organisées tous les cinq ans pour que ses résidents puissent choisir les députés qui vont les représenter au parlement européen. Pour information, suite au Brexit, il n y aura pas de députés britanniques.
Afin de lutter contre l’effet Facebook Cambridge Analytica et renforcer son image sur le continent, la société d’ABC déclare avoir anticipé des mises à jour pour ces élections. Selon Google, les utilisateurs doivent bénéficier des meilleures informations pour « bien voter ».
C’est comme ça que le moteur de recherche justifie ce virage. Et donc voici la liste des actions que Google compte opérer pour les Élections européennes :
- mettre en avant les informations clés pour aider les internautes à trouver les données qu’ils souhaitent pour voter
- guider les internautes à mieux comprendre les annonces publicitaires qu’ils pourraient voir concernant les candidats, notamment en obligeant l’ajout d’une mention « paid for…by… ».
- déployer une procédure de vérification de l’identité des annonceurs politiques
- communiquer autour de l’ outil de rapport des annonceurs politiques et leurs dépenses publicitaires
- proposer des programmes de formation de cybersécurité pour les sites de média notamment contre le phishing
- des services de « fact checking » pour pointer les journalistes vers des informations vérifiées
En conclusion, Google souhaite redorer son blason auprès de la commission européenne et montrer des signes d’amélioration de ses services.